Collecter autrement : le potager solidaire de la Banque Alimentaire Ardèche-Drôme

Insertion
Innovation, diversification, proximité : face à la hausse des besoins, le réseau des Banques Alimentaires fait preuve d’agilité pour trouver de nouvelles ressources. Ainsi, une dizaine de Banques Alimentaires entretiennent des jardins dont la production est redistribuée aux personnes accueillies à l’aide alimentaire. Certaines nouent aussi des partenariats avec des producteurs pour glaner les produits restés au sol après la récolte. Zoom sur le travail de Louise, maraîchère à la Banque Alimentaire Ardèche-Drôme. 

La création du potager solidaire “Du sol à l’assiette” 

La Banque Alimentaire Ardèche-Drôme a souhaité développer un potager solidaire pour renforcer l’apport en produits frais et de qualité, à destination des personnes accueillies dans les structures d’aide alimentaire partenaires. 

Portée par Michèle Ravelli, bénévole à la Banque Alimentaire, 1 600m2 de jardins ont été mis à disposition par la mairie de Valence sur le plateau de Lautagne. Grâce à l’aide financière de l’Etat (46 000€, France Relance), à la forte mobilisation des bénévoles et à l’embauche de Louise, maraîchère, la mise en place et l’entretien de ce potager solidaire démarre ! 

L’objectif est de pouvoir apporter des fruits et légumes bio, de saison, cultivés en permaculture. Ces produits frais seront reversés aux 82 associations de Drôme et d’Ardèche, partenaires de la Banque Alimentaire et à travers celles-ci, à 15 000 personnes.

Louise, maraîchère solidaire en permaculture 

Louise est maraîchère à la Banque Alimentaire Ardèche-Drôme depuis mars 2022. Arrivée dans la Drôme en 2015, elle a réalisé un stage chez une productrice de plantes aromatiques, la conduisant à une reconversion professionnelle. Elle s’est ainsi formée avec un brevet professionnel de “responsable d’atelier de production horticole” en bio. Elle a par ailleurs axé ses différents stages professionnels sur l’insertion et le milieu du travail adapté (Esat, chantiers d’insertion). 

Louise est sur site au moins 30 heures par semaine. 3 à 4 bénévoles sont régulièrement au sein du potager pour l’aider. La production du potager solidaire est en permaculture. Le concept de la permaculture est de peu travailler le sol, sans engrais chimique. Le terrain du potager est pauvre, ayant été longtemps dédié à la culture des céréales. Pour enrichir le terrain, de l’épandage de broyeurs (bois broyé pour pouvoir nourrir un peu le seul) a été réalisé. Pour nourrir la terre, la Banque Alimentaire a récupéré du fumier de cheval et de poule pour que le sol soit le plus riche possible.

Louise, maraîchère à la Banque Alimentaire Ardèche Drome
Louise, maraîchère à la Banque Alimentaire Ardèche Drome

Des produits frais, locaux, de saisons 

Presque 3000 plants ont été mis en terre en une semaine : navets, épinards, oignons, salades, mâche, blétte. Les prochaines plantations seront les pommes de terre, les semis de carottes et radis, les fruits rouges (groseilles, cassis, framboises). Et à l’automne seront plantés les fruitiers. 
Les produits ne sont pas tous bio mais il s’agit de produits locaux, raisonnés, le producteur de plants se trouvant à 20 kilomètres du potager solidaire. 

La Banque Alimentaire a par ailleurs installé une serre de 300m2 où pousseront tomates, aubergines, poivrons et courgettes. 

Le potager solidaire, un futur “chantier école” 

La Banque Alimentaire souhaite faire du potager solidaire un lieu de rencontre, pour créer du lien social avec les bénévoles, les personnes accueillies dans les associations partenaires, les jeunes, les moins jeunes… 

Des petits carrés du potager seront dédiés aux enfants des écoles de Valence pour qu’ils puissent observer l’évolution “de la graine au légume”. Également, 5 jeunes d’Instituts Médicoéducatifs situés à proximité seront accueillis au sein du potager pour réaliser de premières expériences professionnelles dans le cadre de “chantier école”. 

A travers ce projet, la Banque Alimentaire Ardèche-Drôme a su répondre à trois des quatre objectifs de la nouvelle charte du réseau des Banques Alimentaires : utiliser l’aide alimentaire comme créatrice de lien social, améliorer l’alimentation distribuée tout en s’adaptant constamment à l’évolution des besoins des personnes en situation de précarité.